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"Des figues en avril"Projection exceptionnelle du film de Nadir Dendoune "Des figues en avril" le dimanche 27 mars 2022 à 15 heures en présence du réalisateur et sa maman, principale protagoniste de ce film documentaire. Entrée gratuite. Sur réservation. Port du masque préconisé Cette projection exceptionnelle est inscrite au festival "Diversité".
Elle est le fruit d'un partenariat avec le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples). Nous aurons le plaisir et l'honneur d'accueillir son réalisateur Nadir Dendoune ainsi que sa maman qui est la "héroïne" du film. Fiche du film : Documentaire réalisé par Nadir Dendoune en 2018 Durée : 0h58 min Le sujet : Le film « Des Figues en Avril » dessine le portrait drôle et bouleversant de Messaouda Dendoune, filmé par son fils Nadir. Au delà de la personnalité attachante, malicieuse, déterminée et passionnée de la vieille dame de 82 ans, on la découvre au quotidien dans son deux pièces de l'Ile Saint Denis, ponctué par la présence invisible de l'absent. Elle apprend désormais à vivre seule depuis que son mari Mohand, atteint de la maladie d'Alzheimer, a été placé en maison médicalisée. Messaouda, bercée par ses chanteurs kabyles emblématiques, comme Slimane Azem, raconte avec fierté, sa France des quartiers populaires et le devenir de ses enfants. Pour en savoir un peu plus... Nadir Dendoune nous émeut dans ce documentaire qui raconte une histoire universelle. On connaît le chroniqueur provocateur et engagé du Courrier de l'Atlas, l'écrivain à l'écriture ciselé dont le récit "Un tocard sur le toit du monde" a inspiré le film L'Ascension, en 2017 ; on a lu "Nos rêves de Pauvres" sur le courage de ses parents kabyles immigrés en France, le père jardinier, la mère qui élève ses 9 enfants dont Nadir, 45 ans aujourd'hui. Dans ce documentaire filmé comme un document amateur, on suit le regard admiratif d'un fils pour sa mère de 82 ans dont la vie fut de prendre soin des autres. Ici, le chroniqueur au franc-parler et aux mots crus s'efface. Dans sa petite cuisine d'une cité du 93, Messaouda Dendoune fait des gestes mille fois répétés et que l'on reconnaît, comme lorsque ses mains façonnent la semoule de blé. Elles pourraient nettoyer le riz ou travailler le mil, si elle était turque ou malienne. Son langage aussi, mélange de français et de sa langue natale, le kabyle, rappelle celui d'autres femmes qui suivirent leur mari immigré en France. Elle rejoint le sien à 25 ans, déjà mère de quatre filles. Soixante ans plus tard, l'exil ne semble pas avoir altéré son identité nationale ni sociale. Elle se dit « 100 % kabyle » et ne regrette pas de ne pas être bourgeoise » pour manger dehors tous les jours ». « Nous sommes des paysans », précise-t-elle à son fils qui lui suggère « nous sommes des banlieusards ». Elle est fière de son mari, un « bosseur qui sait travailler la terre » et qui n'a jamais connu le chômage. Les questions du fils sont parfois indiscrètes et, même si elle se livre volontiers à celui qu'elle fixe avec un regard malin et tendre, elle sait poser ses limites, notamment quand il passe le seuil de sa chambre. On devine Nadir intimidé lorsqu'il filme sa mère nouant ses longs cheveux teints au henné à un foulard coloré qu'elle enroule autour de sa tête. Elle se prépare pour aller voir son mari car elle ne passera « pas une journée sans voir (son) homme ». « Monsieur Dendoune », « Le père » ou « le vieux », comme l'appelle Messaouda, est en maison de retraite. Il a tout oublié de sa vie et des siens, ou presque, mais sa femme prend soin de lui, comme elle l'a fait pendant sept ans à domicile. « Chez nous, on n'abandonne pas (...), j'irai jusqu'à ce que je puisse plus marcher. » Des Figues en Avril, dont le titre raconte l'étonnement de Messaouda d'avoir vu des figues de barbarie en avril en Australie, dit la solitude de celle qui reste. Pourtant, ce n'est pas un film triste. Même si le projet de retour nourri pendant toute une vie d'exil ne se fera jamais, cette femme semble habitée par mille vies, celles des siens – enfants, petits-enfants et surtout son mari qui a toujours besoin d'elle – et celles de ses ancêtres et surtout de sa Kabylie natale. Messaouda sait qui elle est et s'inquiète plutôt pour la jeune génération à qui elle souhaite bon courage. Source : Catherine Guilyardi, « Des Figues en avril », Hommes & migrations, 1322 | 2018, 210. Avis de la presse : |
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